Auguste Sangret c’est un peu notre exploration ratée, la loose de l’infiltration, notre menu Maxi Best-of du « On y est presque mais on y est pas ».

Déjà pour planter le décor nous sommes 2 et cette magnifique villa abandonnée devrait s’appeler la Villa « Du Vis-à-Vis ». On est en pleine ville, légérement en hauteur, vue magnifiquement dégagée. Une petite route privée formant un U mène sous les arches de notre fameuse Villa August Sangret… L’ensemble du parcours d’accès est très exposé.

En bon Maitres de Guerre, nous avons misé sur une infiltration discrète, rapide, efficace et pleine de sang-froid.

Chapitre 1. La discrétion.
Pour entrer dans la propriété il faut éviter une grille de chantier en la contournant par un vide sur sa droite. Lors de cet évitement le seul point d’accroche est cette barrière métallique dont la moindre caresse lui arrache des miaulements stridents.
Miaulement = Chat, Chat = Ennemi du Chien, Ennemi du chien = Alerte.
Il est donc logique que l’ensemble des chiens du voisinage aboient.

Chapitre 2. La rapidité.
Une fois le concerto de barrière fini nous débutons l’ascension de la voie. (Notez l’utilisation d’un vocabulaire épique pour masquer le raté en préparation)
A peine 3 mètres parcourus en direction de notre objectif une voix m’interpelle.
« Monsieur ?!! Monsieur ?!! »
…
Ok là on est grillé.
On se retourne. Derrière la grille rappelant « Propriété Privée / Défense d’entrer » une petite dame avec son mari nous demande :
« Vous savez à quelle heure ouvre le jardin botanique? »
…
Je me souviens pas de notre réponse.
Peut être même que nous n’avons pas répondu.
En tout cas si réponse il y a eu, elle a du être « Discrète, rapide, efficace et pleine de sang-froid ».

Chapitre 3. L’efficacité.
Nous sommes à présent dans le virage en épingle ramenant à la villa.
Vu ce début d’infiltration merdique il n’est pas si illogique de nous retrouver en compagnie soudaine d’un bouc, de 4 chèvres et de 2 ânes.
Un troupeau… Un putain de troupeau armé de clochettes, de cloches, et visiblement d’un bon appétit.
Sauf qu’à part nos futales et nos doigts on a rien à becqueter.

Chapitre 4. Le Sang-Froid…
Tout les 3 nous tournons depuis 10 minutes autour de la villa à la recherche d’une entrée praticable.
Je dis tout les 3 car notre pote le bouc ne nous lâche pas d’une semelle.
On tourne, on grimpe, on mange de l’herbe, on évalue l’espacement de certains barreaux quand tout d’un coup je lève la tête et aperçois un détecteur de mouvement dont la cellule rouge clignote.
Gogol : « Batman il clignote le truc… »
Batman : « Putain ça clignote ce truc! »
Le Bouc : « Mfff Prrrr Tuuu? »

Épilogue. S’en est trop, il n’y a plus d’oxygène qui parvient à nos cerveaux. Sur le moment nous n’arrivons même pas à analyser que si ce détecteur n’était pas fake il déclencherait 24h/24 à cause d’Hervé et ses potes. (Le bouc s’appelle dès à présent Hervé)
On lève les bras au ciel, l’exfiltration en mode Samy et Scoubidou est lancée.

Dans notre fuite nous notons la présence d’une dizaine de caméras et de détecteurs sur les façades de la villa. A l’aller nous étions probablement trop occupé à nourrir nos compagnons d’aventures avec nos habits, mais là cette découverte nous aide à courir plus vite.

Bref nous rembobinons notre périple au pas de course avec le pré-sentiment bizarre que le timing va se synchroniser entre notre sortie et l’arrivée des gardiens alertés.
A la barrière personne. Cette fois-ci la chance est de notre côté. Un bisous à Hervé et nous passons la grille dans un vacarme propre à la situation.

Voiture. Ceinture. Moteur.
Exfiltration réussie.
Dans les rétroviseurs la villa s’éloigne.

« Batman il ouvre à quelle heure le jardin botanique? »