Guerre des Mondes

Vendredi 11 Juin. 23h37. 1 800m d’altitude. Massif des Hautes Alpes

Accoudé depuis à peine 2 minutes à la table d’un refuge de montagne, j’ai face à moi ce qu’il se fait de mieux lorsqu’on a pour objectif le succès d’une mission.

2 agents traceurs de pistes infatigables.
2 agents spécialisés dans la gravité et les lois de l’équilibre.

« L’élite alpine de la nation. »
Selon Edmund Hillary

« L’élite tout court. »
Selon Bill Baroud

Comme toute escouade qui se respecte, les cartes dépliées sur la table sont à l’étude. Comme toute escouade qui se respecte, tous les échanges sont codés bien sur.

Voici un extrait de transmission :
« Goutte cette Vodka on dirait du génépi »
« Le Whisky saucisson est bien passé »
« Ils sont forts ces Japonnais »
« Même pas la bouteille de Cognac est cassée »
« J’ai de la bougie sur mon tee-shirt »
« Je répète j’ai de la bougie sur mon tee-shirt »
Fin de transmission.

La mission « Guerre des Mondes » est planifiée. Les unités se mettront en marche à l’aube avec pour objectif sauver l’Amérique en vérifiant cette vielle légende d’une base radar « Écoutant l’Univers » dissimulée à 3 000 mètres d’altitude.

« Dis B., quand tu dis Écoutant l’Univers tu veux parler de cette histoire du mec derrière Pluton qui…. »
« Je vous prierais de rester focus Monsieur G. et de dormir. Demain une longue journée nous attend. »

9h le Lendemain.

La première chose qu’on apprend au FBI c’est à savoir se fondre dans la masse. Grimée comme de simples randonneurs les agents sous couverture que nous sommes attaquons les pentes du colosse.

« Attend B. ton école du FBI tu l’as fait en quelle année dis-moi? Dans quel manuel tactique un randonneur classique porte un bobe violet?!!? »

Quand un mal ronge sa victime, il est parfois difficile de le nommer. L’élite de la nation s’effritait mais juste avant de devoir petit-déjeuner avec 1 500m de dénivelé positif et ses portions engagées, il n’est pas recommandé d’ajouter un autre clou au cercueil :

« Je vous prierais de rester focus Monsieur G. »

3 heures plus tard, l’atmosphère comme le temps avait changé laissant place à l’incertain. Une incertitude qui n’avait pas uniquement gagnée le ciel. La mission Guerre des Mondes fondées sur une légende était sur le point de devenir réalité.

Une dernière combe, un dernier mur de neige, un dernier pas et soudain…

L’endroit était désert. Pas l’ombre d’un ennemi de l’Amérique. Pourtant la légende était vraie. Soufflées aux 4 vents ces paraboles étaient bel et bien là. Fixant le ciel dans un silence mécanique, ces 10 Moaï nous firent basculer dans une autre dimension. Des heures d’engagement dans une nature à l’état brut pour se faire gifler par cette révélation.

L’équipe consigna un maximum d’informations pour son rapport. Clichés, relevés en tout genre, analyse des déplacements, etc.

La mission était accompli mais irrémédiablement la couverture d’agent venait de tomber à terre pour laisser place à une escouade de gamins.

« Dis B. t’es cap de traverser devant les antennes pour voir ce que ça fait? »

« Écoutez Monsieur G. je suis un enfant des années 90. Ma mère m’a toujours interdit de rester devant le micro-onde en marche, la télé se regardait à 2 mètres minimum et j’avais un autocollant anti mauvaise onde à l’arrière de mon portable… Alors si vous croyez que je vais passer tranquillement devant des antennes de 15 mètres de diamètres qui écoutent le bruit du vent soufflant derrière les constellations de Pluton… Vous vous trompez! »

« Pleutre B. ! Le courage est la seconde peau des as des as. »

À peine ce dernier mot prononcé, Monsieur G. traversa le champs des paraboles. Rien d’inhabituel sauf peut-être un éclat lumineux quasi imperceptible. Puis le silence.

« Une connerie cosmique ! »
Selon Sylvain Durif
« Une connerie tout court. »
Selon Bill Baroud

Tout était identique mais tout semblait différent.

guerre des mondes urbex

« Messieurs B. vous voyez vos histoires de mecs qui écoutent d’autres mecs qui pètent derrière Pluton c’était des foutaises. Tout au plus une diversion ces paraboles… »

« J’avoue. À part les fourmis dans la nuque, les vomissements et ces Kalashnikov, je nous trouve tout à fait normaux. C’est du Bullshit cet endroit! Redescendons! »

Fin.

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La production B&G décline toute responsabilité en cas d'insatisfaction quant à la fin de cette aventure. Bisous.

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